Forum de l' AMAP des Feuillantines

[raphael]

message reçu de Loïc:

[Stéphane]

[Gilles]

Bonsoir,
Merci à Stéphane de son insistance pour instaurer la démocratie directe et participative! Je suis pour!
J'ai donc franchi toutes les étapes nécessaires à m'inscrire sur ce forum, y compris en répondant à des questions bizarres destinées à décourager les robots (mais pas seulement les robots en vérité).
Sur le fond du sujet, je suis assez d'accord finalement avec les arguments contre la vente de produits lointains.
Par contre je pense qu'il faut être souple sur les approvisionnements hors panier standard que Loic peut nous proposer, pour autant qu'il y ait transparence sur leur provenance et les conditions de leur production.
Il ne faudrait tout de même pas que l'AMAP devienne un cadre rigide nécessitant une planification rigoureuse et empêche des échanges occasionnels dictés par les circonstances. Le milieu rural est un milieu de débrouille et d'entraide informelle: gardons cela possible et ne soyons pas trop rigoristes sur les principes.
Voilà
Gilles

[sylvie]

Expression !

[Emma]

Bonjour tout le monde,

mon avis ne va probablement pas faire beaucoup avancer le débat mais je le donne quand même
De mon côté je ne suis pas contre des "à côté" qui ne rentreraient pas dans le strict cadre bien défini du fonctionnement de l'AMAP, pourvu que :
1 - tout le monde soit libre de faire ce qu'il veut (par exemple, je ne suis personnellement pas pour le jus de poire bio qui vient de trop loin (en même temps j'achète du jus d'orange de Floride au supermarché) mais je comprends très bien que certaines personnes puissent être intéressées...
2 - ces activités annexes ne nuisent effectivement pas aux distributions des produits "labellisés" AMAP. Si on a 12 fournisseurs non-officiels différents il est fort probable que notre lieu de distribution précaire se fasse vite repérer par les autorités locales
3 - le fait d'acheter en parallèle des choses à Loïc ne l'expose pas trop à des représailles en cas de contrôle de la part de je ne sais trop qui. Mais si lui est d'accord pour fonctionner comme ça, je suis sûre qu'il sait ce qu'il fait!

Bref, je suis pour la souplesse en général, en espérant que nous arriverons à une certaine auto-régulation.

A très bientôt
Emmanuelle

[Henry JusDePoire]

bonjour
Je suis Henry le producteur du jus de poire. Je lis votre débat, je vois vos soucis d'organisation, et en tout premier celui du lieu de distribution et je comprends vos difficultés.
En ce qui me concerne, je suis arrivé "chez vous" par l'intermédiaire de Stéphanie à qui mon produit et les idées que je porte ont plu.
Je ne veux ni me battre ni mendier. En revanche je peux expliquer pourquoi aujourd'hui je viens livrer jusqu'à Paris.
Evidemment que je souhaiterais tout vendre dans un rayon de 50 km et ne plus faire 40000 km par an! Mais je cumule aujourd'hui plusieurs handicaps:

1- là où je me trouve c'est LA zone de production de fruits de toute la région PACA, et en même temps notre département des Alpes de Haute Provence ne compte que 150000 habitants, celui des Hautes Alpes 130000. Il y a donc des jus de fruits artisanaux de partout... et pas grand monde pour le boire. Et quand il y a écrit "artisanal" sur l'étiquette, les consommateurs ne s'inquiètent pas vraiment, alors que la majeure partie des fruits pressés viennent des vergers "industriels" du val de Durance, traités chimiquement 20 à 30 fois dans l'année.

2- je veux parvenir à vendre sans passer par la grande distribution, où je ne fais quasiment aucun achat, pour raisons d'éthique, incitation à la surconsommation effrénée, fournisseurs vache-à-lait, néo-esclavagisme des employés (lire cet article édifiant www.lemonde.fr/societe/article/2008/03/24/grandes-surfaces-au-grand-bazar-du-temps-partiel_1026758_3224.html). Je veux privilégier la vente en direct ou par des magasins indépendants.

3- je ne peux pas avoir actuellement de label BIO, ce qui me ferme la porte des grandes foires et magasins BIO. Pourquoi? Je rappelle que les fruits avec lesquels le jus est fait proviennent exclusivement de vergers délaissés, utilisés comme pâture pour les brebis ou chèvres. Il n'y a absolument aucun traitement chimique sur ces arbres ou fruits, ni même pour le fourrage. Le problème est ailleurs. Il se trouve qu'une partie de ma production (plus d'un tiers) provient d'arbres disséminés, parfois au bord de petites routes isolées, des zones que les organismes certificateurs ne veulent pas prendre en compte; ce qui fait que j'aurais une partie de ma production certifiée et pas l'autre, et ça n'est pas possible. Or j'ai besoin de tous les arbres où je récolte actuellement pour avoir la quantité suffisante pour en vivre. D'où mon projet de réhabilitation des vieux vergers, taille fruitière, replantation, pour obtenir une production suffisante sur les zones labellisables en BIO, et laisser les arbres isolés aux particuliers ou à des associations.

Je suis dans une phase de transition et j'ai besoin de tous les clients/partenaires que je trouve pour parvenir à écouler ma production. Si je n'y parviens pas, j'arrêterai cette activité et les poires pourriront au sol de nouveau jusqu'à ce que les arbres soient arrachés. La notion de distance entre producteur et consommateur est toute relative. Votre distribution se fait devant un magasin Artisans du Monde, où une partie des amapiens va faire des achats avant de prendre son panier de légumes... chacun sait que le commerce équitable se fournit au coin de la rue...
Je ne juge personne, je veux juste exister, exister en travaillant en harmonie avec mes valeurs. Comme vous les amapiens, je tends vers des comportements le plus écologique possible. Vous savez aussi que ce chemin n'est pas tjrs facile parce que nous sommes complètement à contre-courant de l'évolution du monde économique. C'est pourquoi vous consomm'acteurs et nous producteurs devons agir la main dans la main pour y parvenir, échanger comme nous le faisons là sur nos difficultés, nous comprendre mutuellement, parce que sinon nous n'aurons plus de clients et vous plus de producteurs. Et ça c'est LA réalité aujourd'hui, nous sommes co-responsables de l'avenir, nous avec la transparence et l'honneteté dans notre travail, , vous avec votre bourse.
Je suis prêt au dialogue, et c'est plus facile et vivant dans la réalité que devant un écran : c'est pourquoi je privilégie les rencontres directes. A bientôt j'espère de vous serrer la main ou vous faire la bise.
Cordialement à vous tous, je vous envoie le soleil de nos montagnes.
Henry
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Henry Poulain
http://jusdepoire.blogspot.com/
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[raphael]

Bonjour Heny,

Merci pour ces explications. Nous avons évoqué le problème lors de notre dernière réunion, et avons décidé que:

- si nous prenions du jus de poire, nous le ferions à partir de la nouvelle saison, qui commence le 13 mai.
- qu'on rédigerait alors un contrat type "AMAP", où les consommateurs s'engagent sur plusieurs mois.

Concernant le lieu de distribution, ce n'est peut-être pas tant un problème, en fonction de la périodocité des livraisons (si par exemple c'est 1 fois par mois, ça pourrait aller je pense).

Il faut aussi qu'on trouve des personnes motivées pour organiser le tout (sans laisser tomber les autres tâches de l'AMAP), mais ça devrait pouvoir se faire.

[Henry JusDePoire]

bonjour Raphael

merci de ta réponse.
Je ne suis pas contre une contractualisation, qui me permettrait d'anticiper ; ça pourrait être plus de quantité et moins souvent, pour que je sois sûr de remplir mon véhicule. Sinon, je préfère du ponctuel à rien du tout !
Actuellement, j'ai deux livraisons de prévues à Paris et alentour:
du 11 au 15 avril
du 22 au 27 mai
J'aurai à chaque fois un chargement complet de jus de poire et poire-coing.
Pour celle d'avril tout n'est pas vendu à ce jour; ce qui restera ira dans le dépôt que j'ai chez des amis à Saintry/Seine dans l'Essonne.
Je peux livrer si besoin lors de ces deux passages. A voir combien de cartons seraient commandés, à livrer quel jour...
J'ai une piste pour un lieu de livraison dans le 13e, le siège d'une association, pourvu que ça reste occasionnel. A suivre...
Je suis pour la souplesse et la légèreté des organisations. Cependant une chose est importante: il faut éviter les transactions d'argent sur la voie publique car ça devient de la vente au déballage, soumise à autorisation préalable. Sinon, ça n'est qu'une livraison.
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Henry Poulain
http://jusdepoire.blogspot.com/
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[raphael]

Oui, je comprends ton urgence. Cependant il faut qu'on prenne le temps de s'organiser. Il faut déjà qu'on se mette tous d'accord dans l'AMAP (décision collective) et ensuite qu'on parte sur quelque chose de stable (contrat d'engagement côté producteur et consommateur, visites à la "ferme", etc). Nous avons bientôt une nouvelle réunion à l'issue de laquelle on devrait pouvoir mettre au point tout ça.